Afrique du Sud: 755 km sur la cote ouest du 21 au 30 Mai !!

C'est parti pour les derniers coups de pédales !
C'est parti pour les derniers coups de pédales !

Notre première étape en Afrique du Sud c'est Springbok. Loin de la grouillante Johannesbourg et de la très occidentalisée Cape Town, c'est l'occasion de découvrir la campagne sudafricaine et une ville de "province". Quasiment pas d'africains noirs mais pas mal de blancs et surtout énormément de métis (les "coloured" on les appelle ici). A notre grande surprise, tout le monde ici, non seulement les blancs mais aussi les coloured, parle afrikaans, une langue pas très mélodieuse, un peu rugueuse et qui, selon des Hollandais rencontrés sur la route, est un néerlandais simplifié. De la frontière namibienne à Cape Town, on ne cessera de s'excuser de ne pas comprendre et de demander aux gens de nous parler anglais.On ne parle donc pas anglais en Afrique du Sud, première nouvelle! L'anglais est en fait la deuxième langue d'une immense majorité de sudafricain: les blancs parlent afrikaans, les noirs zulu, swasi, venta, etc selon leur origine.

Les maisonettes d'un des petits villages du western cape
Les maisonettes d'un des petits villages du western cape

Comme en Namibie, chaque bout de terre appartient ici aussi à quelqu'un: clotures à perte de vue... et il n'a pas toujours été facile de trouver un peu de terrain sauvage pour camper le soir. Obligés de soit demander l'hospitalité chez quelqu'un, soit de camper en cachette: rencontres incongrues en perspective!

Un jour, en fin d'aprem, complètement gelés sur nos biclous (l'hiver nous a un peu pris de cours ici...), on décide de suivre un panneau qui a l'air accueillant (mais qu'on ne comprend pas vu que c'est de l'afrikaans, y'avait vaguement le mot "danse" dessus donc ça nous a encouragés. On échoue donc sur une propriété au portail grand ouvert, personne en vue, on se fait des pates, puis toujours personne alors que le jour tombe, on monte la tente. On fait un tour du propriétaire et on découvre qu'on a échoué dans un dancing de campagne et on imagine tous les habitants du coin venir zouker là pendant les belles soirées d'été. A la nuit tombante, les deux habitants des lieux arrivent à pied (deux coloured), ils reviennent des champs ou leurs chèvres paissent. Ils ne nous voient pas tout de suite et Romain s'approche doucement pour pas que le combo notre look de skieurs blancs + la tente montée les effraie. Que nenni. Ils nous regardent à peine, comme s'ils n'étaient pas surpris de nous trouver là et gratifient Romain d'un "How is it, Bro". Aucun problème pour squatter et le lendemain matin, il nous invite à boire un thé chez lui avant de nous laisser là et repartir dans les champs.

 

 

On quitte les montagnes pour le bord de mer. Maintenant ca devrait etre vraiment plat!
On quitte les montagnes pour le bord de mer. Maintenant ca devrait etre vraiment plat!

Le lendemain, scenario similaire. On trouve un champ qui nous plait et on se planque un peu pour éviter que le berger qui n'est pas loin avec son troupeau ne nous vire. Précaution absolument pas nécessaire puisqu'il finit par emprunter un chemin passant à 20 mètres de la tente. Mais encore une fois, il se contente de nous faire un timide signe de la main puis continue son chemin...

Quart d'heure romanichel pour faire secher les affaires apres une nuit assez humide
Quart d'heure romanichel pour faire secher les affaires apres une nuit assez humide

L'arrivée vers Cape Town se précipite un peu sur la fin à cause des trombes d'eau gelée qui nous assaillent régulièrement dans la journée. On a froid et la route est de plus en plus chargée à l'approche de l'immense mégapole (3 millions d'habitants quand même!). Heureusement le génialissime Gab, un pote de Romain, est là pour nous accueillir et nous donner l'impression d'être à la maison après ce long périple nomade.

L'afrique du sud comme on ne se l'imaginait pas
L'afrique du sud comme on ne se l'imaginait pas

Cape Town est une ville à laquelle il ne manque pas grand chose (le ski peut-être): une énorme montagne en pleine ville dans laquelle Romain se rêve déjà en train de VTTer et trailer tous les weekends, l'Océan Atlantique d'un coté, une baie plus calme de l'autre, des gens qui se déplacent à vélo, des cinés, des petits cafés et restos, de beaux batiments hyper bien conservés datant de l'époque coloniale, des galleries d'art, des petits quartiers bobo, une nature luxuriante à 10 minutes du centre et bien sur le Cap de Bonne Espérance à quelques encablures, ouh lala comme disent les anglais.... Presque incroyable de trouver une ville tellement occidentale au fin fond de l'Afrique. Pas étonnant que la plupart des expats et des blancs originaires d'Europe ait élu domicile ici: 20% de la population de la ville est blanche (contre 9% dans l'ensemble de l'Afrique du Sud). Ca laisse une impression de ville ovni, complètement différente du reste du pays, et surtout de Johannesbourg ou on ne croise presque pas de blancs (en tout cas pas à pied).

Vu sur Cape Town en route vers la Table Mountain
Vu sur Cape Town en route vers la Table Mountain

Nous voilà à la finish line, après trois mois et demi passés sur nos vélos. Trois mois et demi de retour à une vie plus simple et plus saine, une vie durant laquelle on a créé une routine nouvelle - se lever, replier le camp, papoter, méditer, penser à tous les bons plats qu'on allait manger en rentrant en France, trouver un arbuste pour pique-niquer le midi, un beau campement pour le soir, faire à manger, bouquiner, ... etc - sans se demander se qu'on allait faire chaque jour, sans jamais courir après les chose qu'il "faut" voir en voyage, à profiter de chaque jour.

Rare chance de pouvoir expérimenter une nouvelle façon de vivre, de voyager. On a taché d'en profiter chaque jour au maximum. Sensation que Romain avait déjà trouvée lors de son premier voyage, j'ai adoré voyager proche des gens et de la nature, pouvoir prendre le temps, en ne s'imposant aucune distance à parcourir, aucun endroit ou il fallait absolument arriver.

Et puis finalement, c'était pas vraiment dur, malgré quelques cols bien raides et la pluie parfois, malgré le mal aux fesses. Les routes étaient bonnes, les gens intrigués, excités et toujours accueillants, les biscuits pas trop mauvais, le soleil brillait sur la quasi totalité du parcours, la nature était superbe et diversifiée... que pourrait espérer de plus un cycliste au long cours?

 

Cycliste au long cours... qui vient la prochaine fois?? :)

24h apres l'arrivée, Romain vend deja son vélo... à un congolais de RDC !!!
24h apres l'arrivée, Romain vend deja son vélo... à un congolais de RDC !!!

Pour un petit résumé en chiffres, on peut noter en autre :

 

- 104 jours de voyages

- 77 jours de vélo

- 1 mouche et 1 moucheron avalés chacun (beuuurk !!)

- 5632 km en 351h de pédalage

- 81 nuits sous tente (dont 55 à la suite, l'hotel d'apres a fait du bien !)

- 73 km par étape à 16 km/h, en moyenne

- 28 kilos de pates/ketchup engloutis

- et pas mal de kg perdus pour Romain (et 2-3 pris pour Emilie?) : Elle me piquait mon picnic !!!

- 8 pays traversés

- 64 km/h de vitesse maxi (en Tanzanie avant que je me souvienne que j'avais pas de casque et que l'hopital le plus proche ne devait pas etre si proche)

- 4 tubes de crème solaire

- 27 crevaisons (dont 9 en 5 min, le temps de prendre un "raccourci" apparemment piégé!), quasiment toutes en Namibie/Afrique du sud

- 1 pneu éclaté au Burundi

- 4 éléphants et 5 girafes vus sur le bord de la route ( on ne compte plus les zèbres, phacochères, oryx, autruches et antilopes)

- 1 passeport d'urgence refait à Lusaka

- 149 km pour l'étape le plus longue (Namibie)

- 8h25 de vélo pour la journée la plus longue (le 1er jour !! En RDC, pour éviter de devoir camper)

- 10.1 km/h de moyenne pour l'étape la plus lente (piste namibienne après Sesriem)

- 21.5 km/h de moyenne pour l'étape la plus rapide (route namibienne avant Windhoek)

- Jusqu'à 14 lites d'eau portés à 2 sur les pistes namibiennes

- 1 anniversaire

- 8 livres lus

- 7 rayons cassés pour Romain (roue arrière)

- 8647 "I'm fine and you?" répondus au Malawi

- 0 chutes ou accidents

- 0 maladies (malgré les nombreuses piqures de moustiques) => une trousse de secours portée inutilement !!! ;-)

- 8 jours de pluies (Tanzanie, Malawi et Afrique du Sud)

- 30taine d'heure de cybercafé pour faire le blog

- des centaines de photos à trier en rentrant

- 1 bateau et 2 trains

- 2 têtes pleines de souvenirs et de bons moments partagés !

 

Commentaires: 11
  • #11

    Manue (mercredi, 10 juillet 2013 05:57)

    Déçue pas dessus bien sûr....

  • #10

    Manue (mercredi, 10 juillet 2013 05:56)

    ohlala, quelle aventure... mine de rien, j'ai quand même eu peur pour vous, "c'est pas très sûr l'Afrique" qu'on entends partout, en tous cas, moi ça me donne juste envie d'y aller ;-) Contente que vous soyez rentrés sains et saufs mais dessus que le récit s'arrête !!! Comment on va voyager nous maintenant ?? Ah bah oui, faut qu'on reparte ;-)
    Des bises, à très vite j'espère le long du canal St Martin !!

  • #9

    Anne (samedi, 06 juillet 2013 15:29)

    Felicitations ! Bravo !! Je sais que tenir un blog c est du temps... mais ca permet de bien vous suivre alors MERCI
    a tres vite...sur BARCELONE ?

  • #8

    anies de goma (samedi, 29 juin 2013 07:09)

    Super chouette résumé, nous aussi on avait fait plein de stats, j'avais même fait des camemberts :) La description de cette manière de voyager au jour le jour fait envie, encore moins de barrières et plus de liberté qu'en transport en commun, génial! Pas trop compatible avec notre prochain projet (on rentre pour la ponte cet été),
    Courage pour le retour et la ré adaptation à la "civilisation" comme ils l'appellent ;)
    Bises
    anies & cyril

  • #7

    JPG (mercredi, 19 juin 2013 14:11)

    Super. C'est ce qui est bien avec le vélo. On croit que c'est impossible, puis petit à petit ça avance.
    Vous l'avez fait !
    Robert Marchand, 102 ans dans quelques mois, a participé le week-end dernier à "l'Ardéchoise". Il a fait le parcours de 85km. Il s'est mis au vélo à 60 ans.
    A 100 ans il a établi le record du 100km des centenaires. A 101 ans, le record de l'heure, (22,5km/h je crois).
    Vous aussi vous avez un exploit. Sans entrainement spécifique, plus de 5000km sur des routes rarement empruntées pour faire de longues chevauchées.
    Bravo !

  • #6

    séverine lhote (lundi, 17 juin 2013 11:23)

    bravo superbe photo biz

  • #5

    Sarah (dimanche, 16 juin 2013 16:48)

    Magnifique magnifique ! Encore merci d'avoir tenu ce blog si magique ! J'avais l'impression d'être pas si loin de vous ! Quel exploit !
    Oui oui on vous suit l'année prochaine avec Maxence et baby ;-) bisous bisous et profitez bien des derniers jours en Afrique !

  • #4

    papa et maman (dimanche, 16 juin 2013 08:11)

    Merci, encore une fois, pour ce dernier post. Toujours intéressant et des photos superbes.
    Profitez bien de votre dernière semaine.
    A très bientôt....
    Très grosses bises

  • #3

    Thomas (dimanche, 16 juin 2013 06:23)

    Juste un mot: wouah!

  • #2

    Philippe et Marie-Cécile Clapé (samedi, 15 juin 2013 08:02)

    Merci pour ce beau voyage que vous nous avez fait partager...

  • #1

    Michel (samedi, 15 juin 2013 03:49)

    Super résumé d'un voyage qui nous a tenu en haleine (et vous hors d'haleine, parfois). Pressé de recueillir vos conseils pour mon prochain long cours (La Haye - Delft, sans doute).

Bonjour à tous,

 

Après quelques mois passés dans les Kivus Congolais, notre retour en France approche. Oui, mais nous mettons tout d'abord le cap vers le sud! et à vélo...

 

Nous avons prévu de relier Goma à Cape Town à bicyclette et ce petit site nous permettra de partager un peu de notre voyage avec vous. Nous en profiterons aussi pour donner quelques infos pratiques à d'autres voyageurs qui voudraient venir pédaler dans le coin!

 

A bientôt en France!

1000ie et Rom1